mercredi 26 novembre 2008

Erin Brokovitch 2 : contre les pesticides

On n'en a pas parlé dans les JT chez nous (il y a tellement plus important avec tous ces chiffres qui bougent dans tous les sens), et pourtant... Georgina Downs a remporté une bataille juridique de 7 ans contre le gouvernement britannique, coupable de trop de laissez-faire dans le domaine des pesticides.

Vivant à proximité de terres agricoles, Georgina Downs a été exposée aux épandages de pesticides dès l'age de 11 ans. Souffrant d'une forme de grippe chronique, entre autres affections des voies respiratoires, elle lance en 2001 la "UK Pesticide Campaign". La Haute Cour britannique a jugé, il y a 10 jours, que des preuves suffisantes ont présenté le danger des pesticides sur la santé des personnes exposées. Le juge a notamment retenu qu'une loi de 1986 obligeant à prévenir les apiculteurs concernés 48h avant un épandage, il n'y avait pas de raison pour que les habitants soient moins bien traités que des abeilles.

Au cœur du procès, l'évaluation du risque par le gouvernement, limitée à des analyses occasionnelles sur l'exposition à court-terme à un pesticide particulier lors d'un épandage unique. Georgina Downs s'est attachée à démontrer que d'autres habitants, exposés à des épandages répétés, souffraient de problèmes de santé allant de l'asthme jusqu'à la maladie de Parkinson ou au cancer.
En conclusion le juge a cité des manquements vis-à-vis d'une directive européenne datant de 1991. Le mois prochain le parlement européen devrait voter une proposition de loi pour diviser par deux l'emploi de produits toxiques dans l'agriculture à l'horizon 2013.

Quelques articles :

The Telegraph du 14/11
The Times (qui la traite de 'Pesticide Nun')
Dépêche AFP (en anglais aussi, comme quoi...)

Le site de la UK Pesticide Campaign
www.pesticidescampaign.co.uk

mardi 25 novembre 2008

AFSSA : vous avez dit sécurité sanitaire?

Sur le site de l’AFSSA, l’Agence Française de Sécurité (sic) Sanitaire des Aliments, on trouve, bien caché, après moult recherches, un article sur les OGM. Un seul ? Oui, un seul, avec un titre qui annonce la couleur : OGM et alimentation : peut-on identifier et évaluer les bénéfices pour la santé ?

Voilà une bonne question. Et je vous remercie de l’avoir posée. Parce que s’il y a une chose qu’on ne peut pas faire, c’est bien évaluer. Les seules études auxquelles ait accès l’AFSSA sont les résultats résumés et caviardés des firmes productrices d’OGM. Impossible d’avoir les résultats exhaustifs de leurs tests. Ou alors, au compte goutte, après trois ans de bataille juridique. Secret de fabrication oblige. Des études indépendantes seraient peut-être nécessaires pour évaluer ce qui pourrait aussi s’appeler des .... comment dit-on déjà ? Inconvénients ?

Mieux encore : dans cet article, le principe d’équivalence en substance (postulat ridicule affirmant qu’une plante GM ne diffère de la plante d’origine que par l’unique gène importé et niant les répercussions métaboliques), ce principe d’équivalence en substance qui est à la base de toutes les autorisations n’est évoqué qu’une fois.

Je ne résiste pas au plaisir amer de vous donner à lire la phrase qui en parle :"Les données sur l’équivalence en substance des plantes génétiquement modifiées actuellement en culture dans certains pays n’est plus à décrire: c’est toujours l’une des conditions d’acceptation des nouvelles variétés végétales.(chapitre 4.5.2 Qualité nutritionnelle et sécurité alimentaire du maïs, du coton et du soja Bt).

Si vous avez compris, c’est que vous êtes un mutant. Le genre d’humain génétiquement modifié pour avaler n’importe quoi. Ceux auxquels s’adresse l’AFSSA. Ceux qu’il faut refuser d’être.