jeudi 28 août 2008

"Monsanto : Les Moissons de la Peur"

Le nom de Monsanto revient souvent dans le débat sur les OGM, mais Monsanto ne doit pas pour autant passer pour un bouc émissaire de quelques esprits excités et rétrogrades. Monsanto a investi une grosse partie de son avenir dans les OGM et ses actionnaires attendent des dividendes. En face il y a ceux qui ne veulent pas être pris en otage par la prolifération des cultures OGM : cette prolifération permettrait aux multinationales qui auront réussi à imposer (par tous les moyens) leurs plants, à l'empreinte génétique brevetée, de faire main-basse sur l'alimentation.

Certes aujourd'hui nous sommes beaucoup à dépendre de la grande distribution et des produits des grands groupes agro-alimentaires qui y sont référencés. Mais chacun reste libre d'acheter des produits suivant ses exigences et ses moyens (bio, commerce équitable ou marques de distributeurs, grandes marques ou Fauchon, ou un producteur local, potager perso etc.). Si les semences transgéniques inondent le marché (et les champs par dissémination) plus rien ne s'oppose à l'avénement, sinon d'un monopole Monsanto, d'un oligopole regroupant quelques groupes agro-alimentaires s'entendant pour vendre très cher leurs semences brevetées, imposant ainsi leur loi aux Etats qui ne pourront alors plus faire grand chose pour défendre les citoyens. Il sera trop tard.

Aujourd'hui Monsanto est devenu un nom familier pour le grand public dans le (l'amorce de) débat. S'intéresser de près au business de Monsanto permet d'avoir une approche structurée du problème même si cela doit en limiter dans un premier temps les perspectives. Marie-Monique Robin le reconnaît elle-même et c'est une raison majeure du succès de son documentaire "Le Monde selon Monsanto".

A partir de là il faut espérer que les gens n'en restent pas aux idées reçues et cherchent à creuser la question, sur le cas de Monsanto au moins et sur les OGM de manière générale. Malheureusement les moyens de la désinformation de masse sont du côté des multinationales comme Monsanto, alors que les quelques citoyens qui prennent le temps (et qui ont le loisir c'est vrai) de s'informer ne pèsent pas lourd. Par exemple combien ont lu ou vont lire l'enquête (en anglais) "Monsanto : Les Moissons de la Peur" parue dans le Vanity Fair de mai ?

mercredi 27 août 2008

A propos du "feuilleton sans fin des OGM"

En détruisant systématiquement les parcelles OGM, les anti-OGM ne font pas avancer leur cause, mais ils font avancer l’idée qu’on ne peut pas faire confiance à l’Etat et que la violence est légitime. Mais la violence n’est pas et n’a jamais été un argument.
L'édito de Paul Loubière dans Challenges est parfait. Parfait parce qu'il montre bien le point de vue de la majorité des citoyens qui ne demandent qu'à faire confiance à l'Etat pour gérer les affaires courantes et aussi (un peu) leur avenir. La violence n'est pas une solution certes, mais il n'y a pas de théoriciens révolutionnaires ou anarchistes dans les anti-OGM. La volence intervient comme un dernier recours et malheureusement quand la démocratie ne fonctionne plus, c'est à dire quand des intérêts privés peuvent profiter de ses failles pour imposer leurs vues à la majorité. Et ce n'est même pas que la violence est une arme, elle n'est malheureusement qu'une réaction à un rapport de force déséquilibré. Aujourd'hui on a l'impression que ce sont quelques électrons libres qui s'amusent à recourir à la violence (contre quelques plans de maïs sans papiers) mais demain, si le rapport de force confirme et alourdit la position dominante des vendeurs de semences transgénique aux résultats mirobolants, la violence risque de ne plus se présenter avec la figure bonhomme de José Bové
Bref, à la violence de Monsanto, il ne faut pas répondre par la violence mais par des arguments scientifiques.
Et qui va financer ces recherches indépendantes contredisant les études biaisées de Monsanto ? Ne jouons pas sur les mots : la violence des faucheurs de maïs est réelle parce que la loi est du côté de Monsanto (ou autre), la violence de Monsanto est économique (puis politique via le lobbying), donc pleinement légale. D'où le rapport de force qui oblige à se mettre hors la loi si l'on ne veut pas se sentir impuissant.
La question reste, pour les gentils citoyens respectueux des lois et de leurs dirigeants, de savoir comment répondre à de grandes multinationales qui avancent leurs pions un par un, communiquent autour de la faim dans le monde pour mettre en scène leur solution miracle et réclament des tests en plein champ qui rendront cette solution inéluctable par le simple jeu de la dissémination des pollens.

Au passage on ne saurait trop sursauter à cette description de Paul Loubière :
[...]une multinationale motivée par l’appât du gain, la recherche du profit et qui ne cache pas sa volonté de conquérir des marchés par tous les moyens à sa disposition, bref, une entreprise comme les autres.
Si on va dans ce genre de fatalisme un citoyen comme les autres vote puis se tait et se contente d'attendre le déluge en maillot de bain et avec un tuba.

jeudi 7 août 2008

Vers des rizières d'OGM en Chine


La crise alimentaire favorisera-t-elle la prolifération des organismes génétiquement modifiés? Très probable.

La Chine travaille actuellement à la création d'un riz transgénique. Le projet n'est pas récent, mais ses opposants se font plus rares dans une Chine où le prix des denrées de base a monté en flèche depuis un an, créant de nombreux mouvements de protestation populaire, surtout dans les campagnes.

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mercredi 6 août 2008

L'info volontaire pour les OGM selon Google Insights

Google promettait depuis un petit moment de rendre public un moteur de notoriété des mots clés et des recherche associées, un des éléments de base du pricing de la pub sur le leader (90%) des moteur de recherche.

C'est chose faite et si l'on effectue la recherche pour le terme OGM en France on remarque :
  1. que la principale requête, et de loin, porte sur "les ogm", ce qui tend à prouver que les gens qui cherchent à s'informer sur le sujet ne savent pas que les articles (le, la...) ne servent à rien dans une recherche (mots trop courants sur le web, donc non discriminants) donc qu'il s'agit d'un public très large, heureusement.
  2. quelques régions sortent du lot (du Lot ?) et ce ne sont pas Paris ou des régions d'habitation très denses comme le Nord/Pas-de-Calais qui sont à l'avant-garde de la recherche d'information sur les OGM. C'est le contraire pour des régions plus rurales comme la Franche Comté et Midi-Pyrénées (1ère et 2e).
  3. Au niveau des villes on peut distinguer des régions où la gastronomie, le bien manger sont ancrés dans les traditions. Et le bien-vivre ce n'est pas une valeur partagée par tous ? Ah non, il parait que le travailler plus pour gagner plus a encore pas mal de groupies.